En rangeant mon mini bureau, j’ai retrouvé la progression de troisième que m’avait envoyée Samantdi à la rentrée dernière. C’est un petit signe, comme un gri-gri.
Cette rentrée s’annonce bien différente ; je suis à la fois plus inquiète mais davantage réaliste et expérimentée. Fini l’illusion d’une grande histoire d’amour avec un public lisse et attentif. Fini l’illusion que je patinerais du premier coup parfaitement sans tomber, sans goûter la glace. Fini, l’idée qu’enseigner le français serait la source d’une véritable réparation et donc d’une révélation.
Je m’interroge encore sur ma capacité à me sentir suffisamment sûre de moi face à des quatrièmes et des troisièmes. Il faut être capable de se persuader qu’ils aspirent à une servitude volontaire. Il faut être en moyen d’être ce monarque ferme et bienveillant.
D’un autre côté, je crains de ne pas leur ouvrir de voie et de m’enfermer dans de l’étriqué par besoin de sécurité.
Le pas de l’âne mais un pas de l’âne qui soit capable de sortir du chemin, de vaciller et d’accepter l’incertitude des routes jamais empruntées.
Qu’est-ce que réussir ?
En fin d’après-midi, j’ai envoyé un sms à ma très chère tutrice, celle qui m’a beaucoup aidée l’année dernière. C’est une chance de l’avoir toujours à mes côtés, celle qui aime tant Cyrano et Romain Gary.
A ceux qui rentrent ou qui sont rentrés, à ceux qui ne rentrent pas, je vous souhaite un très bon premier septembre. Nous quittons la terme ferme des grandes vacances pour une nouvelle traversée.